mardi 5 janvier 2016

Deux frères partis faire fortune au Chili (I)

Caneste, province d'Arauco au 19e siècle 
A Noël, mon père me reparle d'un oncle de son père parti au Chili et revenu en visite au pays dans les années 1920. Il avait marqué les esprits dans son village natal d'Aussurucq. Coiffé d'un haut-de-forme, il allait ensuite prendre les eaux à Vichy ! Autant dire un "américain" qui avait réussi. Papa se souvenait qu'il se prénommait Grégoire mais je ne l'avais pas retrouvé parmi les Eppherre... 

Une fois de plus, c'est mon frère qui apporta la solution. Et si c'était un oncle côté maternel de notre grand-père ? Bien vu, dans mon arbre figurait un Grégoire Irigoyen (frère d'Elisabeth) né le 9 novembre 1867. La recherche se révélait ardue, les Irigoyen sont nombreux y compris en Amérique du Sud. Mais la chance était avec moi, je trouvai un Gregorio Irigoyen-Dargain sur différentes sources en ligne, Dargain étant le nom de jeune fille de sa mère.

Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il n'était pas parti seul mais avec son jeune frère Michel ! Né le 19 janvier 1869 à Aussurucq, on retrouve Michel devenu Miguel Irigoyen-Dargain à Cañete  (province d'Arauco, région du Bio Bio) vers la fin des années 1890. C'est là que les deux frères vont épouser deux sœurs, riches héritières, veuves, et aussi plus vieilles qu'eux de plusieurs années...

Le 27 décembre 1896, Gregorio, commerçant, épouse en effet Juana Elisa Perez de Arce Carçon, une veuve âgée de 44 ans (sur son acte de mariage que j'ai retrouvé, elle s'est rajeunie mais on ne triche pas avec la généalogie...). Elle est veuve de Martin Ibarrart-Aranchipy (encore un membre de la diaspora basque né à Jaxu) et a eu de lui deux filles (dont une morte bébé) et un fils, Miguel, né en 1889 et surnommé "Tato Ibarrart". 

Grégoire est décrit dans un livre en forme de "Who'sWho" comme un important commerçant doublé d'un propriétaire terrien prospère. C'est un notable de la ville où il tient le grand magasin "La Tienda" dans la Calle Septimo de Linea entre Covadonga y Serrano. Plus tard, il rachète l'Hôtel Dubreuil qu'il revend en 1910 à Don Juan Pedro Elissetche Etcheto, et en 1916, il revend ses commerces à Don Juan Lasserre Larramendy. Est-ce le moment qu'il choisit pour revenir en vacances en France ?

Il n'eut pas de descendance directe, juste une belle-fille Maria Emelina Ibarrart Perez de Arce (née en 1888, elle aura des enfants avec son deuxième mari Juan Ponzini Marquez de la Plata) et un beau-fils donc, Miguel Ibarrart Perez de Arce, qui restera célibataire (son deuxième surnom était Puma Soltero*).

D'après l'arbre généalogique très fourni des Pérez de Arce, sa femme, Juana Elisa Perez de Arce Carçon, étant enterrée au Cimetière Général de Santiago du Chili depuis 1934, je pense que c'est là qu'il est également bien que je n'aie pas retrouvé son acte de décès. Je suppose qu'il a quitté Cañete à la fin de sa vie pour vivre dans la capitale chilienne (j'ai épluché les archives de la commune jusqu'en 1932 sans succès).

[A suivre...]  
* soltero : célibataire en espagnol

1 commentaire:

  1. Very interesting story about Juana Elisa Perez de Arce that I did not know about., I am descendant from Emelina Ibarrart and Juan Ponzini.

    Regards
    Emilio Meneses Ponzini

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